#27 Paris, place du Châtelet

17.6.18


Paris, place du Chatelet, tour Saint-JacquesRetour à la capitale. Nous sommes place du châtelet. La place est facilement reconnaissable grâce à la Tour Saint Jacques qui se dresse au milieu du square. Seul vestige de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie détruite à la Révolution, elle est le point de départ historique du pèlerinage vers St Jacques de Compostelle.

Cette photo prise sur le vif regorge de détails : 

Au premier plan, il y a le bistrot formant l'angle de la rue, avec le serveur qui attend le chaland sans perdre une miette du spectacle ambiant. On peut lire son nom : "Café du Théâtre Sarah Bernhardt", 2,50 FRF le déjeuner, 3,00 FRF le dîner ! Le café est en effet attenant au théâtre construit sous Haussmann sur le même plan que celui du Châtelet juste en face, et ainsi nommé à l'époque car la célèbre artiste en avait repris la direction en 1899, le rebaptisant au passage de son nom en lieu et place du "Théâtre des Nations". L'établissement gardera son nom jusqu'à l'Occupation. Les Allemands ne pouvant tolérer qu'un tel lieu porte le nom d'une juive, il deviendra "Théâtre de la Cité" puis "Théâtre de la Ville". Tout de même, un théâtre et un café à son nom de son vivant, ce n'est pas banal. C'est un peu comme si on avait un Café Depardieu ou un théâtre Isabelle Huppert ! Toujours est-il qu'une brasserie existe toujours à cet endroit, sous le nom de café "Le Sarah Bernhard" !

On remarque également tout au fond de la photo l'enseigne du grand magasin "Aux Lions de Faïence", maison créée en 1791 où on pouvait acheter bibelots et vaisselle. C'est ici même qu'un jour d'avril 1919, l'horrible Landru, y faisant son shopping, aurait été reconnu puis arrêté. Situé au 90 de la rue de Rivoli, le magasin était tout proche de la bijouterie familiale de Monsieur Eugène.

Au pied de la tour, une bâtisse en bois, aujourd'hui disparue, semblait faire office de restaurant.
  
Cette photo montre aussi un bon aperçu des moyens de transports de l'époque : un tramway au premier plan avec son receveur, un fiacre qui passe sur les pavés... Et surtout tous ces piétons qui s'affairent et se pressent, tout de noir vêtus, des hommes principalement, coiffés de leurs chapeaux melon. Serait-ce l'heure du déjeuner ? De la sortie des bureaux ? On peut se demander ce que Monsieur Eugène voulait saisir en cet instant. Car si cette photo prend toute sa valeur de nos jours, qu'en était-il à l'époque ? Quel intérêt pourrait avoir la même photo plus de 100 ans après ? Cliquer ici pour le voir.

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