#21 Biarritz, la Villa Beltza 1904

28.2.18

Biarritz, villa Beltza, 1904
Les familiers de Biarritz reconnaitront le lieu au premier coup d'œil ; nous sommes sur la côte rocheuse, sur l'Esplanade de la Vierge, à un jet de pierre du rocher éponyme. Monsieur Eugène poursuit sa découverte du pays basque avec sa toute jeune épouse (cf post #6). Le paysage a peu évolué : un bar restaurant remplace la petite bicoque en contrebas de la villa, les baigneurs ont succédé aux marins en herbe, et proximité de la plage oblige, les tenues se font plus légères.

La villa se  dresse toujours aussi fièrement sur son promontoire. La Villa Beltza. Une curiosité. Sortie de terre dix ans à peine avant la visite de Monsieur Eugène, elle aussi a peu changé. Certains la disent hantée. Il est vrai qu'elle est assez inquiétante avec son donjon moyenageux. Beltza est un mot basque qui signifie "noir". Par référence au Trou du Diable tout proche peut-être ? Pas très rassurant tout ça. Le genre d'endroit où l'on n'aimerait pas trop se trouver, seul, une nuit noire de grande tempête ...

C'est un directeur général des assurances qui fit construire ce drôle de château, avec la complicité de l'architecte Alphonse Bertrand à qui l'on doit également la reconstruction du Casino Bellevue face à la Grande Plage de Biarritz. Mais c'est surtout dans les années folles que la villa a fait parler d'elle.  Un russe, accessoirement beau-frère du compositeur Igor Stravinski (Biarritz était à l'époque le lieu de refuge des russes blancs chassés par la révolution d'octobre 1917) l'a transformée en un prestigieux cabaret russe connu sous le nom de "Château Basque" qui fit courir tout le gratin biarrot jusqu'à la seconde guerre mondiale, date à laquelle la villa fut réquisitionnée par les allemands. Les têtes couronnées ou les personnalités de l'époque telles que Ravel, Coco Chanel qui ouvrit sa première boutique à Biarritz, ou Douglas Fairbanks la fréquentèrent assidûment. On dit que les soirées y étaient folles et extravagantes. La villa a été dévastée par deux incendies successifs dans les années 70 et abandonnée aux squatteurs pendant près de trente ans ! Rénovée depuis, elle a été classée par la ville en 1997 et divisée en plusieurs appartements ; on peut même y louer un studio avec terrasse et piscine. Avis aux (riches) amateurs !

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