#11 Les cabines de Deauville

3.11.17

Les cabines de Deauville 1900 (circa) Normandie plage mer mode

Nous sommes sur la Plage Fleurie à Deauville, qui dit-on forme avec Trouville le 21e arrondissement de Paris. On peut apercevoir à droite de la photo ce qui semble être un bout de la jetée du port que l’on voit sur notre photo #2 (cliquer ici), et le Havre apparait en toile de fond.

Deauville, en ce début de siècle, est dans le creux de la vague. Créée dans le sillon de Trouville, la station balnéaire a connu son heure de gloire sous l’ancien régime mais après 1870 elle est clairement boudée par l’aristocratie qui lui préfère Trouville. “Moins commode”, “factice”, “prétentieuse”, “poudre aux yeux”, telle était la réputation de Deauville selon les guides touristiques de l’époque. Elle prendra cependant sa revanche dans les années 30 et finira par supplanter sa rivale.

Pour l’heure, Monsieur Eugène s’y promène. Les petites cabines sur roues qu’il photographie étaient utilisées sur certaines plages depuis le XVIIIe siècle ; depuis 1830 à Trouville. En voici le mode d’emploi : les baigneurs ou baigneuses s’y changeaient tandis que le cabanon était tracté à l’aide d’un cheval ou un bœuf jusqu’au lieu de la baignade. Arrivée à destination, la cabane était tournée de façon à ce que l’ouverture soit du côté du large. Et alors on pouvait en descendre pour faire trempette tranquillement à l’abri des regards, en tenue moins décente que ne l’exigeait l’époque. Ni vu ni connu. C’était aussi très pratique lors des marées basses, nul besoin de marcher. Une fois le bain terminé, on hissait un drapeau pour signaler au cheval – ou plutôt à son maître qu’on pouvait revenir sur le bord de la plage. L’usage des cabines mobiles cessa dans les années 20 car les mœurs ayant changé, hommes et femmes pouvaient se baigner ensemble sans crainte du qu’en-dira-t-on et les femmes pouvaient exhiber leurs jolis maillots de bain.

Les tenues de plage et de bain sont encore très prudes en 1900. Pourtant, pendant longtemps, les hommes se sont baignés nus afin de ne pas s'alourdir et éviter la noyade ! Ce n’est qu’en 1840 que le caleçon est devenu obligatoire et les tenues se sont faites plus appropriées. Vers 1900, culottes bouffantes couvertes par une longue blouse ceinturée ou une jupe, chaussures et chapeau de paille, fichu ou coiffe sont de mise pour les baigneuses. Les hommes, quant à eux, portent un costume à manches longues, très près du corps et qui s'arrête aux mollets. On ne doit pas montrer le torse, cela ne se fait pas. Ah ! si Monsieur Eugène voyait nos plages d'aujourd'hui...

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1 commentaires

  1. Difficile d'avoir qque chose à critiquer sur ce blog parfait mais ça y est j'ai trouvé une faille ;-) : le "cliquer ici" ne fonctionne pas !
    Toujours aussi passionnant cette histoire. Quelle affaire de se baigner alors et à cheval crénom !

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