#12 Genève, rue du Mont-Blanc

11.11.17

Genève rue du Mont-Blanc 1902 voyage Suisse
Cette photo nous a donné bien du mal. Déjà, le lieu n'était pas évident à trouver. Les drapeaux suisses aux fenêtres nous ont aiguillés sur le pays et comme nous avions identifié Genève sur d’autres photos, nous nous sommes tournés vers cette ville en priorité. L'hypothèse de la rue du Mont Blanc où se situe cet événement s'est imposée par la suite. Des détails de l’Hôtel de la Poste, disparu depuis des lustres, et dont nous avons retrouvé trace sur une vieille carte postale publiée sur le web nous a fourni la preuve que nous attendions.

Mais trouver le lieu est une chose. Encore faut-il identifier l’événement qui se déroule sous nos yeux, et si possible la date. La tâche fut ardue et nous pensions avoir percé le mystère. Chaque année, vers le 12 décembre, se déroule à Genève la Fête de l’Escalade. C’est une tradition populaire très vivante en Suisse qui donne lieu à toutes sortes de manifestations (reconstitutions costumées, cortèges, spectacles, …) qui se répètent depuis 1602 en mémoire d’une nuit sanglante entre savoyards (les catholiques) et genevois (les protestants). La date nous a bien posé problème car en décembre les arbres devraient être nus et les gens plus chaudement vêtus qu'ils ne le sont. Sauf qu’à l’occasion du troisième centenaire de cette fête, de fortes tensions sociales ont conduit à une grève générale et les festivités ont été exceptionnellement reportées en juin de l’année suivante. Hourra ! nous pouvions donc déclarer sans rougir : cette photo a été prise le 1er juin 1903 !

Et bien pas du tout en fait. Depuis, nous sommes tombés sur un positif montrant une photo similaire sur lequel il est indiqué la date du 15 août 1902. Tout notre raisonnement si durement mis sur pied s’est écroulé comme un château de cartes. Il s’agit en fait d’un concours de musique international ! C’est une médaille commémorative vendue sur eBay qui nous l’a révélé. Et de fait, on peut lire sur certains panneaux les mots “fanfare” ou encore “chorale”.

Nous aimons bien cette photo car le photographe au premier plan (le seul qui nous regarde) tient un appareil qui doit être assez similaire à celui utilisé par Monsieur Eugène, soit une chambre de voyage pour prise de vues stéréoscopiques. Nous supposons que les crans visibles sur le côté gauche de la photo servaient à se repérer entre vue droite et vue gauche lors du tirage des plaques positives.

Nous avons de bonnes raisons de penser que Monsieur Eugène était à Genève pour affaires...

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