#23 Événement dans le Marais
6.4.18
La photo est un peu floue, son intérêt est surtout historique. Nous avions l'intuition que la scène se déroule à Paris à cause des bâtiments qui nous
semblaient familiers : toutes ces maisons quasi identiques, cette pierre, ces arbres ... Mais oui ! bien sûr ! nous sommes Place des Vosges ! L'horloge nous éclaire sur l'angle de vue car si toutes les maisons formant le
quadrilatère sont identiques, il n'y en a qu'une qui est pourvue d'une
tourelle ; le bâtiment en arc de cercle que l'on aperçoit derrière la
cheminée formant l'arrière de la Synagogue des Tournelles.
Sur la localisation, aucun doute n'est donc possible : nous sommes au 18 place des Vosges, dans le Marais à Paris. Mais alors quel est cet événement, visiblement hivernal, qui attire notre héros jusque dans ce quartier pas très bien fréquenté ? Car en 1900 le Marais n'est guère engageant ! Difficile d'imaginer aujourd'hui dans quel état de décrépitude et d'insalubrité il se trouvait à cette époque. S'il eut son heure de gloire – en particulier au XVIIe siècle lorsque la noblesse parisienne s'y installa, construisant de nombreux hôtels particuliers – il fut vite délaissé au profit des beaux quartiers de Saint-Germain et Saint-Honoré. C'est André Malraux qui – dans les années 60 – le sauvera heureusement de la destruction.
Nous avons fini par trouver l'explication. Cette scène est très certainement liée aux nombreuses festivités du centenaire de Victor Hugo (1902) auxquelles – on le sait déjà – Monsieur Eugène a assisté (cliquer ici). Le conseil municipal avait estimé nécessaire d'organiser une cérémonie plus populaire, en plein air, à la place des Vosges où la Maison de Victor Hugo devait être ouverte un an plus tard. Dans le programme des festivités, on trouve ceci :
Sur la localisation, aucun doute n'est donc possible : nous sommes au 18 place des Vosges, dans le Marais à Paris. Mais alors quel est cet événement, visiblement hivernal, qui attire notre héros jusque dans ce quartier pas très bien fréquenté ? Car en 1900 le Marais n'est guère engageant ! Difficile d'imaginer aujourd'hui dans quel état de décrépitude et d'insalubrité il se trouvait à cette époque. S'il eut son heure de gloire – en particulier au XVIIe siècle lorsque la noblesse parisienne s'y installa, construisant de nombreux hôtels particuliers – il fut vite délaissé au profit des beaux quartiers de Saint-Germain et Saint-Honoré. C'est André Malraux qui – dans les années 60 – le sauvera heureusement de la destruction.
Nous avons fini par trouver l'explication. Cette scène est très certainement liée aux nombreuses festivités du centenaire de Victor Hugo (1902) auxquelles – on le sait déjà – Monsieur Eugène a assisté (cliquer ici). Le conseil municipal avait estimé nécessaire d'organiser une cérémonie plus populaire, en plein air, à la place des Vosges où la Maison de Victor Hugo devait être ouverte un an plus tard. Dans le programme des festivités, on trouve ceci :
“Dimanche 2 mars.
Place des Vosges, fête diurne et nocturne. 1.600 invitations donnant accès
aux estrades, 4.000 à l'enceinte de la fête. Elle commencera, une heure
et demie avant la tombée de la nuit, par la pose d’une plaque commémorative
sur la maison qu’a habitée Victor Hugo. Défilé de 960 enfants des écoles et
de 24 garçons et 24 filles représentant chaque arrondissement devant la
statue du Maître. La nuit venue, illumination de la place des Vosges. Exécution,
notamment, de la Marche du Couronnement et d'un fragment de la
Muse de Gustave Charpentier.”
Le poète avait effectivement vécu au n° 6 de la place de 1833 à 1848. La maison avait depuis été
transformée en école. Il fut donc décidé d'en faire un musée qui
accueillerait la donation d'un ami proche de Hugo (Paul Meurice) qui légua estampes, dessins, écrits, photos, œuvres d'art, etc ; les petits-enfants de
l'écrivain se chargeant de reconstituer les pièces de vie. Le musée existe toujours et vaut le coup d'œil : en avant la visite ! C'est par ici !
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