Petit tour en Normandie cette fois, dans le Calvados. Nous sommes précisément dans le chenal à l’embouchure du fleuve la Touques qui sépare Deauville de Trouville. Le phare côté Deauville (à l’ouest) est en fait de couleur verte et le Phare de Trouville (à l’est) de couleur rouge. Plus d’un siècle plus tard rien ne semble avoir changé. Pourtant le phare de Trouville construit en 1860 sera entièrement détruit par les allemands pendant la seconde guerre mondiale. Mais reconstruit à l’identique, on n’y voit que du feu.

En revanche, il serait difficile de croiser un tel bateau aujourd’hui. Nous pensons qu’il s’agit de La Touques, un bateau qui faisait la liaison Le Havre-Trouville, car c’était le plus large des traversiers. Il pouvait accueillir 600 passagers. Propulsé par des roues à aubes comme beaucoup de bateaux de l’époque, il navigua jusqu’à la seconde guerre mondiale.

La ligne Le Havre-Trouville a été inaugurée en 1843. Trouville était alors déjà une station balnéaire en plein essor. On y accédait depuis Paris en prenant le train de Saint-Lazare jusqu’au Havre puis le bateau-navette débarquait les voyageurs du Havre jusqu’à l’ancienne poissonnerie à Trouville. C’était toujours un grand moment de plaisir pour les voyageurs et les arrivées drainaient une foule considérable qui venait voir les parisiens débarquer. Il ne fallait manquer sous aucun prétexte les belles dames à ombrelles et les passagers en redingote... tel notre Eugène. En 1900, pas moins de 200.000 passagers y débarquèrent.

La photo a été prise en toute logique postérieusement à 1901, date de la mise en service de La Touques. Quel est donc cet homme avec sa casquette de marin, à l’air goguenard, visiblement amusé par le photographe ? Lui et M. Eugène se connaissaient-ils ?