#9 Madeleine et Émilien

20.10.17

Voici Madeleine et Émilien ! La belle-sœur de Monsieur Eugène et son mari. Enfin, c’est ce que nous pensons car Madeleine est le portrait craché de Madame Eugène ! D’après les archives de Paris, précieuse source d'informations, qui nous ont permis de retrouver bon nombre de données pour alimenter notre histoire, Madeleine serait de trois ans sa cadette. Elle a épousé Émilien, horloger de son état, le 5 septembre 1906. Ce qui nous laisse naturellement penser que cette photo est postérieure à cette date.

Profitons de ce magnifique portrait pris par Monsieur Eugène pour parler chiffons. La Belle Époque, c’est la modernité, et en particulier en ce début du XXe siècle : mécanisation, nouvelle organisation du travail, naissance de la fée électricité, les toutes nouvelles maisons de couture, les magasins de nouveautés qui fleurissent, l'embourgeoisement. Tout cela n’est pas sans conséquence sur la mode. Et Paris s’impose comme capitale mondiale de la mode, avec le novateur Paul Poiret en fer de lance qui un peu plus tard délivrera la femme de son corset.

Petit cours de mode de l'époque :

Pour Madame, la jupe, allongée dans le dos, est portée sur de simples jupons (finies les structures rigides !), la taille est fine, très fine, serrée dans une ceinture corselet, et les hanches larges. Le corset dit “droit-devant” inventé en 1901 projette les hanches et les fesses en arrière et cambrent les reins. C’est la fameuse silhouette en “S”. Le corsage a un col très haut qui vient chatouiller le menton, les froufrous, volants et dentelles sont de rigueur. Les manches se font plus collantes que dans la décennie précédente et se terminent en pagode. Pour la coiffure, le chignon se porte haut sur la tête avec la nuque bien nette. Le teint blanc est encore savamment entretenu pour bien montrer qu’on ne travaille pas et qu’on vit de façon bourgeoise. Le maquillage est à peine visible, trop ostentatoire il est jugé vulgaire et réservé aux femmes de petite vertu.

Quant à Monsieur, la silhouette est mince, près du corps, le costume se fait plus clair à l'instar du dandy Oscar Wilde, le complet veston fait son apparition. Les cheveux sont courts, plaqués avec une raie sur le côté, parfois un peu frisottés... mais surtout l'élément incontournable de la panoplie c'est la MOUSTACHE ! Une belle moustache, bien épaisse, dépassant largement du visage, voire remontant légèrement sur les côtés. Sans oublier la cravate de soie, la petite chaînette qui relie délicatement la boutonnière du veston au gousset et la petite perle sur la cravate, petite coquetterie supplémentaire pour Monsieur Émilien.
Pas de doute, nos tourtereaux sont à la mode, ou tout au moins cherchent à l'être...


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2 commentaires

  1. attention il y a de la concurrence...
    monsieur eugène marque pas déposée...
    http://monsieureugene.canalblog.com/
    :)

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  2. Oui bien vu ! Une BD qui cherche son éditeur. Il devrait se mettre sur Kiss Kiss Bank Bank lui aussi !

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